Israël/Monde arabe : Le délire du siècle commence aux Émirats

Publié le par Abdelkarim Chankou

Israël/Monde arabe : Le délire du siècle commence aux Émirats
Dans un contrat normal qu’il soit sous forme d’une transaction commerciale-en numéraire ou en troc- ou un échange de bons procédés, les deux parties sont gagnantes. Mais c’est loin d’être le cas de la transaction qui fait l’actu ces derniers jours, celle conclue entre Israël et les Émirats arabes unis (UAE) où la seule partie gagnante est l’État hébreu de Benyamin Netanyahu et sa maison-mère : l’Amérique de Donald Trump. Si faire le buzz ou plutôt le mouton noir du monde arabe pour se distinguer, plaire et complaire à Big Brother peut être assimilé à un gain alors Abu Dhabi est gagnante. Ce serait d’ailleurs son seul gain dans l’affaire car pas même la promesse de Washington de lui vendre des superchasseurs F-35 n’est sûre d’être tenue du fait que l’establishment sécuritaire qui détient réellement le pouvoir à Tel- Aviv n’est pas près de compromettre la mythique suprématie militaire aérienne de Tsahal par rapport au monde arabe même si en décidant unilatéralement de se jeter dans les bras de Netanyahu, Abu Dhabi n’a plus d’arabe que le nom. Netanyahu est en fait capable de pires initiatives pour sauver sa peau en détournant les regards sur ses déboires avec la justice mais il n’est pas assez fou pour se mettre à dos un appareil sécuritaire qui considère qu’« un bon Arabe est un Arabe mort. » Soyons réaliste et objectif. Loin de nous toute haine ou sentiment antisémite. Depuis 1948, Israël n’a jamais échangé aucune paix contre aucune terre avec un quelconque pays arabe à part le Sinaï rétrocédé à l’Égypte, plus pour réparer une gaffe qu’est l’assassinat de Sadate que pour (re)compenser la signature du premier accord de paix entre Tel-Aviv et un pays arabe. Quand on sait que cette péninsule désertique est peuplée de groupes armés qui veulent en découdre avec le régime égyptien, l’on se demande ce qu’a vraiment gagné Le Caire en signant avec Tel-Aviv un accord de paix en 1979. Mais c’est une autre histoire…
ASSURANCE-VIE
Le problème n’est pas Israël. Un pays constitué d’une mosaïque de juifs venus des quatre coins du monde et qui ont tous ou presque gravé dans la tête le complexe de Massada et toutes ces histoires de persécutions en terres arabes et européennes ne peut que friser la paranoïa au point de ne plus faire confiance à personne, pas même à des émirats du Golfe devenus soudainement israélophiles ! Le problème est le monde arabe qui après 47 ans de ni guerre ni paix découvre du jour au lendemain que son assurance-vie dans un contexte de printemps arabes s’appelle la Maison-Blanche et que le meilleur avocat et courtier pour accéder à ses services est Israël. Or la meilleure assurance contre le chaos est l’investissement dans l’éducation, la santé et la justice…et le lutte contre l’ignorance et les fausses croyances… Avec le deal du siècle on n’est plus dans la logique de « la paix des braves » dont le processus a été assassiné avec l’ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin le 4 novembre 1995. On est désormais dans le bizarre. Le délire du siècle.

Publié dans Analyse

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